C’était un samedi matin du mois de juin, le soleil se levait sur Sault-Sainte-Marie. Rémy, caché dans les bois qui bordaient le terrain de golf, observait avec une rage bouillonnante Charlotte et son ami Fred qui s’adonnaient à une partie endiablée.
Les clubs de golf de Fred étincelaient au soleil, tandis que Charlotte, radieuse dans sa tenue de sport, se mouvait avec une grâce naturelle. Rémy sentait la jalousie et la colère monter en lui, un tourbillon d’émotions qu’il peinait à contenir.
Alors qu’il les observait, un scénario sombre et violent se forma dans l’esprit tourmenté de Rémy. Il imagina un geste irréversible, une impulsion incontrôlable qui le poussait à s’emparer des clubs de golf de Fred et à les abattre violemment sur lui.
Le bruit des coups résonnait dans sa tête, comme une symphonie sauvage de vengeance. Rémy pouvait presque sentir l’impact de chaque frappe, le poids des clubs dans ses mains, la satisfaction de libérer sa rage.
Mais au plus profond de son être, Rémy savait que cette idée était folle, qu’elle le conduirait sur une voie destructrice. Il se débattait avec ses démons intérieurs, cherchant une issue à cette rage brûlante qui menaçait de le consumer.
Les secondes s’écoulaient comme des éternités, Rémy en proie à un combat intérieur, entre l’amour qu’il portait à Charlotte et cette pulsion sombre qui le poussait à l’acte. Finalement, la raison l’emporta.
Il se leva lentement, quittant son poste d’observation clandestin dans les bois. Il sentait le poids de sa décision, la déception mêlée d’un soupçon de soulagement. Rémy savait qu’il devait trouver une autre voie pour apaiser son cœur tourmenté.
Alors qu’il s’éloignait du terrain de golf, Rémy sentit la brise légère caresser son visage, comme un murmure d’espoir. Il savait que la jalousie et la rage ne mèneraient qu’à la destruction, et que la véritable force résidait dans le contrôle de soi.
Ce samedi matin de juin marqua un tournant dans la vie de Rémy. Il choisit de canaliser ses émotions, de trouver un moyen d’exprimer son amour pour Charlotte sans violence ni colère. Il prit conscience que l’amour ne peut s’épanouir dans l’ombre de la rage, mais seulement dans la lumière de la compassion et du respect.
Rémy s’éloigna du terrain de golf, laissant derrière lui cette scène de tentation et de chaos. Il savait qu’il devait guider son destin vers des horizons plus lumineux, où l’amour triomphait de la fureur et où la jeunesse pouvait s’épanouir dans la douceur des moments partagés.
(ALMD : J. Kerouac)