Dans son petit appartement de Sault-Sainte-Marie, Rémy se sentait emprisonné. La solitude, comme un spectre, hantait chaque recoin de sa demeure. Son esprit était consumé par l’amour qu’il portait à Charlotte, une passion brûlante qui le dévorait sans relâche. Alors, le téléphone devint son lien ténu avec l’extérieur, avec celle qui faisait battre son cœur.
Il composa son numéro, espérant qu’elle répondrait, qu’elle comprendrait l’urgence de sa requête. Il voulait qu’elle vienne, qu’elle le rejoigne pour une nuit d’amour intense, où leurs corps se fondraient en une étreinte fusionnelle. Mais Charlotte, toujours insaisissable, hésita, résista. Ses mots se perdirent dans les méandres du combiné, transmettant sa peur, sa réticence.
La voix de Rémy tremblait, empreinte d’une supplication désespérée. Il tenta de la convaincre, de lui dire combien il l’aimait, combien cette nuit serait un remède à leur solitude mutuelle. Mais Charlotte restait inflexible, murée dans ses doutes, réticente à l’idée de céder à ses désirs. Leurs voix se croisaient, s’entrelaçaient dans une danse mélancolique, révélant les fissures de leurs âmes meurtries.
Puis, par-delà la ligne téléphonique, Rémy entendit des voix masculines, des rires étouffés qui semblaient se moquer de lui, de son amour éperdu. Ces voix résonnaient dans sa tête, comme des échos douloureux qui ravivaient ses peurs les plus profondes. La dépression l’envahit, telle une marée noire qui submergeait tout sur son passage. Les ténèbres engloutirent son cœur, noyant ses espoirs et le laissant seul, plus seul que jamais.
Dans cet appartement étroit, Rémy était pris au piège de ses pensées tourmentées. Les voix masculines persistaient, insistant dans sa tête, amplifiant sa détresse. La nuit s’étendait devant lui, sans étoiles, sans promesse d’amour partagé. Charlotte lui échappait, se refusait à lui, et la douleur de cette réalité était insoutenable.
Dans le silence oppressant de son appartement, Rémy succomba à la dépression qui le submergeait. Les larmes coulaient sur ses joues, mêlées à ses sanglots étouffés. Il se sentait abandonné, rejeté par celle qu’il aimait le plus au monde. La tristesse l’engloutissait, laissant une empreinte indélébile sur son âme brisée.
Ainsi, dans cet appartement confiné, Rémy se perdait, cherchant désespérément une lueur d’espoir dans les ténèbres. Mais la nuit, impitoyable, ne lui offrait que le vide, le silence glacé. Et Charlotte, insaisissable, s’éloignait, laissant derrière elle les murmures inconstants de son cœur meurtri.
(ALMD : A. Carson)