Sur le pont suspendu entre deux mondes évanescents,
Se tint Rémy, pâle et tremblant, dans l’attente d’un baiser,
Son cœur vibrant, implore l’amour, aveuglément,
Mais Charlotte, distante, refuse de s’y laisser embrasser.
Dans l’air brumeux, l’écho des vagues résonne,
Un souffle glacé murmure, empreint de désespoir,
Leurs regards se croisent, une lueur s’éteint, se dézone,
Et la tristesse s’épanouit, dans l’obscurité du soir.
Charlotte, telle une apparition fantomatique,
Se dérobe à l’étreinte passionnée de Rémy,
Son refus glacial engendre une blessure tragique,
Laissant l’amour mourir, tel un écho étouffé.
Le pont, témoin muet de leur amour avorté,
Suspendu entre deux rives, deux destinées divergentes,
Rémy, perdu dans l’abîme de son âme tourmentée,
Voit son rêve d’éternité se briser en fragments ardents.
Dans les limbes de ce triste soir sans éclat,
Mallarmé pleure, avec des mots mélancoliques,
Le baiser refusé, une absence qui laisse un trépas,
Et Rémy, dans sa solitude, sombre dans les abysses.
Sur le pont entre Sault-Sainte-Marie et les Etats-Unis,
Rémy Fortier, triste poète de l’amour déchu,
Charlotte, énigmatique figure évanouie,
Leur histoire, condamnée à l’ombre, dans l’oubli s’est perdue.
(ALMD : S. Mallarmé)