Rémy: Putain, les gars, je peux vous dire une chose ? Charlotte me manque putain de trop. Vous n’imaginez même pas. Regardez-moi, je suis complètement torché, mais ça ne change rien à la douleur qui me dévore.
Stan: Rémy, mec, je comprends. On a tous été là, à se morfondre pour une femme. Mais écoute, ça ne sert à rien de te noyer dans l’alcool. Charlotte est partie, c’est dur, mais tu dois avancer.
Mitch: Ouais, mec, t’as raison. Prends une autre gorgée de whisky et arrête de te lamenter. On est là pour toi, bordel.
Rémy: Non, les gars, vous comprenez pas. Charlotte, c’était pas n’importe qui. Elle avait cette putain de bouche, vous savez, celle qui te donne envie de tout lâcher et de l’embrasser jusqu’à en perdre le souffle. Et ses cheveux, ces putains de cheveux bouclés qui retombaient sur ses épaules… ça me rendait fou.
Stan: Rémy, mec, tu te mets trop dans la tête tout ça. Charlotte était cool, ouais, mais tu sais qu’il faut avancer, bordel. Y a d’autres nanas là dehors, mec.
Rémy: Peut-être, mais les gars, vous avez jamais vu ses hanches. Des courbes parfaites, putain. Et ces petits pieds… merde, ça me rendait dingue. Je peux pas oublier tout ça si facilement.
Mitch: Rémy, mec, tu te perds dans tes souvenirs. T’as besoin de te secouer et de passer à autre chose. Prends tes cartes et joue, mec. C’est ça, l’instant présent.
Rémy: Ouais, ouais, je sais, les gars. Mais putain, c’est dur. Je sais que je dois l’oublier, mais j’ai encore son visage en tête, ses yeux qui me hantent. J’ai l’impression que je la reverrai jamais.
Stan: Peut-être que tu la reverras jamais, Rémy. Peut-être que c’est foutu. Mais ça veut pas dire que t’as plus rien à vivre. Il y a tellement d’autres choses dans la vie, mec. Faut pas rester accroché à une histoire qui s’est terminée.
Rémy: Ouais, je sais… j’essaie, les gars, vraiment. Mais c’est dur, vous savez. Les souvenirs, ça reste. Et Charlotte, elle restera toujours quelque part dans mon foutu cœur.
(Le silence s’installe dans la pièce, les cartes sont posées sur la table, les verres se vident lentement. Rémy fixe le vide, perdu dans ses pensées, tandis que Stan et Mitch le regardent, impuissants face à sa détresse.)
Stan: Allez, Rémy, mets-toi une autre main. La vie continue, mec. Et qui sait, peut-être qu’un jour, tu rencontreras une autre fille qui te fera oublier Charlotte. Mais pour l’instant, joue avec nous. On est là, bordel.
Rémy: Ouais, les gars, vous avez raison. Faut que j’arrête de me morfondre et que je profite de l’instant présent. Charlotte est partie, mais je suis encore là. Alors, les cartes, les verres, jouons jusqu’à l’aube.
(Et dans la fumée des cigarettes, le bruit des jetons et les rires étouffés, Rémy tente de noyer sa peine dans le jeu et l’amitié, en espérant qu’un jour, la douleur de l’absence s’atténuera.)
(ALMD : C. Bukowski)