30 novembre 2023
Les jours passent, et je ne peux m’empêcher de constater un changement radical dans ma routine. Ma librairie, qui a été pendant tant d’années le cœur battant de ma vie, semble désormais perdre de son éclat.
Je me surprends à délaisser cet endroit qui m’a toujours été cher. Les matins où j’entrais avec enthousiasme sont devenus rares. Au lieu de m’immerger dans les livres et de préparer la librairie pour une nouvelle journée, je m’attarde à la maison, perdu dans mes pensées.
Pire encore, je ferme la librairie plus tôt qu’auparavant. Les heures qui s’égrènent au rythme du tic-tac de l’horloge me semblent longues et vides. Les clients qui autrefois animaient l’espace de leurs questions, de leurs découvertes, se font rares. L’ambiance feutrée de ma librairie semble désormais pesante.
J’ai du mal à comprendre ce qui se passe en moi. Est-ce la lassitude qui s’installe, le poids des années qui se fait sentir ? Ou bien est-ce le besoin d’explorer de nouvelles passions, de redécouvrir ce qui me faisait vibrer par le passé ?
Une partie de moi se sent coupable de négliger ma librairie, comme si je tournais le dos à une vieille amie. J’ai investi tant de temps et d’efforts dans cet endroit, j’y ai rencontré des lecteurs passionnés, j’ai partagé des discussions inspirantes. Mais en ce moment, c’est comme si quelque chose d’autre appelait mon attention.
Je ne sais pas où cette période de transition me mènera, mais je ressens le besoin de suivre ces nouveaux chemins qui se dessinent devant moi. Peut-être qu’il s’agit d’une phase transitoire, d’une redéfinition de ma relation avec ma librairie bien-aimée.
Le temps apportera les réponses, j’en suis sûr. En attendant, je vais continuer à explorer ces passions redécouvertes, à laisser mes pensées vagabonder et à suivre les chemins qui s’ouvrent devant moi. Ma librairie restera toujours dans mon cœur, mais peut-être est-il temps de lui offrir un peu de répit, de laisser l’histoire se réinventer.
3 décembre 2023
Les journées passent, et ma relation avec la librairie continue de changer, évoluer, se transformer. Ces derniers temps, il m’arrive de rester des heures entières dans cet espace, sans allumer la lumière, laissant l’obscurité m’envelopper.
Dans cette semi-obscurité, les étagères de livres prennent des formes nouvelles, étranges, presque mystiques. Les dos des livres se dessinent comme des silhouettes en quête de sens, et les espaces entre eux deviennent des portails vers l’inconnu. C’est comme si les mots imprimés sur les pages se libéraient de leur prison et prenaient vie dans l’obscurité.
Je m’assois souvent derrière le comptoir, laissant mon esprit vagabonder. Les livres, fidèles compagnons de tant d’années, semblent avoir acquis une présence tangible. Leurs histoires, leurs connaissances, leurs mystères flottent dans l’air, comme des échos de mon passé.
Dans cette pénombre, j’imagine des formes aux couleurs vives. Des oiseaux imaginaires aux plumes chatoyantes se perchent sur les étagères. Des fleurs lumineuses éclosent dans les coins oubliés. Les personnages des romans prennent vie, déambulant parmi les rayonnages comme des spectres bienveillants.
Je ne suis pas sûr de ce qui me pousse à créer ces visions dans l’obscurité. Peut-être est-ce un moyen de renouer avec l’imaginaire qui m’a tant inspiré dans ma jeunesse. Ou peut-être est-ce simplement un moyen d’apprivoiser la solitude qui s’installe parfois dans cet endroit.
Quoi qu’il en soit, je trouve une étrange beauté dans ces moments. C’est comme si la librairie elle-même se transformait en une œuvre d’art vivante, une toile où mes rêves prennent forme. C’est un rappel que la créativité peut surgir même dans les endroits les plus familiers, dans l’obscurité, là où l’on s’y attend le moins.
Alors, je continuerai à passer des heures dans cette semi-obscurité, à laisser mon esprit vagabonder parmi les étagères de livres, à créer des formes et des couleurs dans l’obscurité. Qui sait ce que ces moments pourraient révéler, quelle histoire ils pourraient écrire sur les pages de ma vie.
12 janvier 2024
Aujourd’hui est un jour que je n’aurais jamais imaginé écrire dans ces pages. Après de longues réflexions, des nuits sans sommeil et une profonde introspection, j’ai pris la décision de fermer définitivement ma librairie. Cet endroit qui a été le centre de ma vie pendant tant d’années, où les mots et les histoires ont trouvé leur refuge, va bientôt disparaître de ma vie.
Les raisons derrière cette décision sont multiples, mais elles convergent vers une vérité inéluctable : ma passion pour la librairie s’est étiolée. Les clients se sont faits rares, et surtout, je ne me sens plus en mesure de jouer le rôle du libraire enthousiaste que j’étais autrefois. Les livres restent des amis fidèles, mais la routine de la librairie m’a enfermé dans un rôle qui ne me ressemble plus.
Je ne ressens plus la même joie à ouvrir les portes chaque matin ni à conseiller des lectures aux visiteurs. Les mots, autrefois source d’inspiration, se sont transformés en fardeau. Les rayonnages de livres, symboles de savoir et de découvertes, me rappellent maintenant une tâche quotidienne sans fin.
La décision de fermer la librairie est à la fois libératrice et déchirante. Je ne suis pas certain de ce que l’avenir me réserve, mais je sens qu’il est temps de tourner la page. Peut-être que je retrouverai la passion pour les livres d’une manière différente, en explorant de nouvelles avenues.
Je veux retrouver cette étincelle créative qui m’a autrefois animé. Peut-être que je reprendrai le dessin des oiseaux, cette passion enfouie qui a refait surface. Ou peut-être que je me laisserai inspirer par d’autres formes d’art, d’autres aventures qui attendent dans l’ombre.
Fermer la librairie n’est pas un adieu aux livres, mais plutôt un au revoir à un chapitre de ma vie. Les livres resteront toujours mes compagnons, mes amis, mais il est temps pour moi de découvrir de nouveaux horizons. La librairie, avec ses étagères vides et son silence, deviendra un souvenir précieux, un chapitre qui s’achève pour laisser place à un nouveau commencement.
Ce n’est pas sans émotion que je fais cette annonce, mais je suis convaincu que c’est la bonne décision pour moi. Mon cœur sait que le temps est venu de prendre un nouveau départ, de laisser les pages se tourner et de voir ce que l’avenir me réserve.
15 janvier 2024
Je me suis levé avec une résolution, une idée qui a mûri en moi comme une graine dans un sol fertile. Je ne veux plus être un libraire, un passeur de livres. Non, je veux être un résident des livres, un citoyen de leurs mondes encre et papier. Je veux habiter les livres, pas les vendre.
Cette décision, je la ressens profondément, comme une évidence qui a toujours été là, attendant patiemment que je la découvre. Les livres ont été ma passion, mon refuge, ma source d’inspiration. Ils ont été le fil conducteur de ma vie, mais il est temps de les vivre de l’intérieur, de les explorer de l’intérieur.
J’ai passé tant d’années à recommander des livres aux autres, à guider les lecteurs dans leurs choix, à leur parler des mondes merveilleux que renferment ces pages. Mais maintenant, je veux vivre ces mondes moi-même, ressentir les émotions des personnages, m’émerveiller devant les paysages décrits, plonger dans les mystères des intrigues.
Je veux être le héros de ces histoires, parcourir les terres lointaines, affronter les dragons, aimer passionnément, souffrir intensément, découvrir des vérités profondes, rire et pleurer au fil des pages. Je veux être un personnage parmi les personnages, un acteur dans le grand théâtre de la littérature.
Ce n’est pas un adieu aux livres, bien au contraire. C’est une manière de leur rendre hommage, de vivre en symbiose avec eux. Je les honorerai en devenant un lecteur passionné, en m’immergeant dans leurs univers, en les laissant me transformer, me guider, me surprendre.
Je sais que cette nouvelle aventure ne sera pas sans défis, mais elle est nécessaire pour ma propre évolution. Je ne veux pas seulement lire les livres, je veux les vivre. Et peut-être, un jour, je trouverai un moyen de partager cette expérience, de devenir à mon tour un écrivain, un créateur d’histoires.
Ainsi, je m’engage sur un nouveau chemin, prêt à explorer les horizons infinis de la littérature, à devenir un habitant des livres, à vivre intensément chaque page. C’est un voyage vers l’inconnu, mais je suis plein d’enthousiasme et de gratitude pour cette opportunité qui se présente à moi.
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18 février 2024
Aujourd’hui, je me suis adonné à l’un de mes passe-temps favoris, une activité qui me procure une joie immense. J’ai passé la journée à m’imaginer vivre au cœur des livres que j’aime tant. C’était comme si j’avais ouvert une porte secrète vers des mondes parallèles, des univers où chaque mot était une porte vers l’infini.
Le matin a débuté avec une tasse de café et un recueil de poésie bien-aimé. Les vers se sont transformés en paysages, en émotions palpables. Je me suis promené parmi les vers, laissant les mots couler sur moi comme une pluie légère. J’ai respiré l’air parfumé des strophes et j’ai ressenti la beauté du langage dans toute sa splendeur.
Ensuite, j’ai choisi un roman d’aventures et je me suis vu voguer sur un navire pirate, le vent fouettant mon visage. J’ai combattu aux côtés de héros intrépides, plongé dans des grottes mystérieuses et découvert des trésors perdus depuis longtemps. J’ai même ressenti le roulis des vagues sous mes pieds, bien que je sois resté assis dans ma chaise.
L’après-midi m’a transporté dans une romance enchanteresse, où j’ai été éperdument amoureux. J’ai senti mon cœur battre au rythme des rencontres passionnées et des adieux déchirants. Les émotions ont coulé en moi comme une rivière tumultueuse, m’immergeant complètement dans l’histoire d’amour.
Enfin, en fin de journée, j’ai plongé dans un recueil de science-fiction, explorant des mondes futuristes, des technologies avancées et des civilisations extraterrestres. J’ai voyagé à travers les étoiles, découvert des secrets de l’univers et contemplé l’infini depuis le pont d’un vaisseau spatial.
À présent, alors que la nuit s’installe doucement, je me retrouve dans mon journal intime, partageant ces moments magiques avec moi-même. Bien sûr, je n’ai pas vraiment quitté ma librairie, mais dans mon esprit, j’ai vécu ces aventures de manière tout à fait réelle.
C’est étonnant de constater à quel point la puissance de l’imagination peut nous transporter vers des lieux lointains, des époques révolues, des réalités alternatives. Les livres sont les portails vers ces mondes, et je suis reconnaissant de les avoir comme compagnons de voyage.
Demain, je retournerai à ma librairie, mais je sais que les portes de ces mondes imaginaires resteront toujours ouvertes, prêtes à me accueillir à chaque page tournée. C’est une aventure infinie qui n’aura jamais de fin, et je me réjouis à l’idée de ce que l’avenir me réserve dans ces mondes magiques de l’imagination.
3 mars 2024
Aujourd’hui, j’ai pris une décision importante qui va façonner la prochaine étape de mon voyage vers les mondes de l’imagination. J’ai choisi quelques-uns de mes livres favoris, ceux qui m’ont toujours captivé et inspiré, et je les ai rangés soigneusement dans des boîtes en carton. Ces livres deviendront mes compagnons de route, mes guides dans les territoires de l’imaginaire.
Parmi eux se trouvent les ouvrages sur les oiseaux, ces créatures mystérieuses et fascinantes qui ont récemment occupé une place spéciale dans ma vie. Les illustrations détaillées, les descriptions poétiques, tout cela m’emporte vers des contrées sauvages et inexplorées. Ces livres sont des portails vers les forêts luxuriantes, les ciels infinis et les chants mélodieux des volatiles.
J’ai également pris quelques encyclopédies vieillottes, ces trésors d’informations qui datent d’une époque révolue. Elles renferment des connaissances surprenantes et parfois obsolètes, mais elles ont le charme intemporel de l’apprentissage. En parcourant leurs pages jaunies, je me sens transporté dans un passé lointain, un monde où le savoir était consigné avec une solennité presque mystique.
Ainsi, ces boîtes de livres sont devenues mes bagages pour l’avenir. Je les emporterai avec moi, où que je décide d’aller. Ils seront mes guides, mes amis solitaires dans les moments de réflexion, mes sources d’inspiration inépuisables.
Je ne sais pas encore vers quels horizons je me dirige, mais une chose est certaine : les livres seront à mes côtés, prêts à ouvrir les portes de l’imaginaire à chaque instant. C’est un nouveau chapitre qui commence, une aventure dans laquelle je serai le héros de ma propre histoire, un habitant des mondes que je chéris tant.
La librairie restera un lieu précieux de souvenirs, mais ma vie sera désormais une histoire en perpétuelle évolution, écrite par ma propre imagination et guidée par les mots imprimés dans ces livres qui m’accompagnent. Que cette nouvelle étape de mon voyage soit aussi riche en découvertes et en émerveillement que celle qui l’a précédée.
19 mars 2024
Ma décision de vivre à l’intérieur des livres a pris une nouvelle dimension. J’ai entrepris de transformer une pièce de mon appartement en un espace dédié à la création, un sanctuaire où je pourrais dessiner et, d’une certaine manière, habiter les livres que j’ai choisis pour cette aventure extraordinaire.
La pièce est petite, mais elle a une grande fenêtre qui laisse entrer la lumière du jour. C’est parfait pour mon projet. J’ai vidé la pièce de tout ce qui n’était pas essentiel et j’ai commencé à organiser mes boîtes de livres soigneusement sélectionnés. Les ouvrages sur les oiseaux, les encyclopédies, les recueils de poésie, tout trouve sa place dans ce nouvel espace.
Au centre de la pièce, j’ai installé un grand bureau en bois, usé par le temps, mais robuste. C’est là que je vais dessiner, créer, et me laisser emporter par l’imagination. J’ai aussi apporté des étagères pour exposer quelques-unes de mes œuvres préférées et pour ranger mes fournitures artistiques.
Les murs sont encore nus, mais cela ne durera pas longtemps. J’ai l’intention de les couvrir de dessins, de croquis, de peintures, de tout ce qui naîtra de ma rencontre avec les livres. Je veux que cet espace respire l’art et la créativité à chaque coin.
En m’immergeant dans cette pièce, je ressens une excitation grandissante. C’est ici que je vais donner vie aux mondes que je découvre à travers les pages. C’est ici que je vais exprimer ma propre vision, ma propre interprétation de ces histoires.
Je sais que ce sera un voyage unique et plein de défis, mais je suis prêt à les affronter. J’ai la conviction que ce sanctuaire deviendra le lieu où je fusionnerai avec les livres, où je laisserai mon imagination s’exprimer librement. C’est un pas de plus vers la réalisation de mon rêve de vivre dans les pages des livres.
Chaque jour qui passe me rapproche un peu plus de cet objectif. Je me sens reconnaissant pour cette opportunité et enthousiaste à l’idée des créations qui verront le jour dans cette pièce spéciale. C’est une nouvelle ère qui commence, et je suis impatient de voir ce qu’elle me réserve.
27 mars 2024
Cher Journal,
Aujourd’hui, je veux te parler d’une de mes occupations préférées de ces derniers mois. J’ai découvert une véritable passion pour le dessin d’oiseaux, une activité qui m’apporte un immense plaisir et qui me rapproche toujours plus des pages des livres que j’aime tant.
C’est une routine devenue sacrée pour moi. Chaque matin, je me lève tôt, bien avant que le soleil n’apparaisse à l’horizon. Je prépare une tasse de thé, allume doucement la lampe de bureau dans mon sanctuaire, et je m’assois à mon bureau en bois usé.
À ma droite, une pile d’encyclopédies vieillottes m’attend. Ces ouvrages débordent de connaissances datées, mais ils sont le support parfait pour mes dessins. Les pages épaisses et jaunies sont comme des toiles vierges, prêtes à accueillir les formes et les couleurs des oiseaux que j’imagine.
Je commence par feuilleter lentement les pages, m’arrêtant à chaque illustration d’oiseau, qu’elle soit en noir et blanc ou en couleur. Mes yeux se remplissent de détails, de courbes, de plumes, et je sens mon esprit s’immerger dans l’univers de ces créatures ailées.
Puis, je sors mes crayons et mes pastels, choisis avec soin pour capturer chaque nuance changeante de ces oiseaux imaginaires. Je m’attarde sur les moindres détails, sur la finesse des plumes, sur l’éclat de leurs yeux. C’est comme si, à travers ces dessins, je pouvais donner vie à des êtres qui n’existent que dans les recoins de mon imagination.
Les heures s’écoulent, mais je ne vois pas le temps passer. C’est un moment de méditation, de communion avec la nature, même si celle-ci est créée par mon esprit. Lorsque je termine un dessin, je le fixe sur le mur, à côté de mes autres créations, et je ressens un profond sentiment d’accomplissement.
C’est une pratique qui me permet de rester connecté aux livres, de les intégrer à ma vie quotidienne de manière tangible. Ces dessins sont comme des fragments des mondes littéraires que j’explore, des souvenirs visuels de mes aventures de lecteur.
Alors, cher journal, je continue de dessiner ces oiseaux imaginaires, avec l’espoir qu’ils prendront vie à travers mes traits sur ces pages d’encyclopédie. Chaque dessin est un petit miracle, une preuve que l’imagination peut transcender les limites du papier et devenir une réalité palpable, même si elle n’existe que dans l’œil de celui qui regarde.
À demain,
Émile